La performance artistique "Entre ciel et terre : être" d'Annabelle Wimmer Bakic traite de l'importance du balancement pour l'être humain, en tant qu'acte quotidien mais aussi rituel. En se balançant, l'artiste, les participants* et les visiteurs* créent une communauté, une coopération et une diversité dans l'unité.
Être présent signifie se tenir au point ultime de l'être : plein de perception, de présence et d'intensité. Ce point est l'interface entre le passé et le futur. C'est là que tout se décide. La performance du balancement permet de vivre l'expérience elle-même - la joie, l'élan, le sentiment de liberté. La perception s'ouvre, car vivre, c'est expérimenter. Cette expérience physique est devenue un bien important dans un monde de plus en plus numérisé et virtuel.
Le balancement ouvre son propre espace, la force et la liberté se font sentir et dilatent les propres restrictions : les pensées se libèrent, le quotidien se détache. Il en résulte un espace d'imagination et de possibilités qui se stabilise comme par magie grâce à l'ouverture vers l'extérieur (avec le balancement vers l'avant) et la concentration sur l'intérieur (avec le balancement vers l'arrière).
Le haut et le bas, le ciel et la terre, le passé et le futur sont reliés dans l'élan et deviennent une unité fluide. Dans le balancement commun, la force individuelle et la communauté collective ne sont pas vécues comme des contraires, mais comme des pôles de l'être propre. Le balancement devient ainsi un symbole de connexion, d'unité et de devenir entier.
Dans la performance "Entre ciel et terre : être" de l'Alpine Spring Academy, il s'agit de se demander d'où je viens et où je veux aller. Qu'est-ce que j'apporte et où vais-je ? Quelles sont mes valeurs et quels sont mes potentiels ? Ces questions centrales sont essentielles pour le développement créatif de l'espace alpin, car la qualité et la création de valeur, l'innovation et la viabilité peuvent et doivent être vécues comme un processus unitaire et aller de pair, comme les balançoires de HUTSCHNsur lesquelles on se balance lors de la performance. Le balancement est ainsi synonyme de développement, de créativité et de croissance. Elle devient le symbole d'un avenir précieux et fructueux.
Depuis la nuit des temps et dans le monde entier, on retrouve cette signification du balancement comme rituel magique : tel un fil rouge, il se tisse à travers les époques et les cultures les plus diverses de la planète. Partout avec le même contexte de signification. On le retrouve dans les Alpes, dans le bassin méditerranéen, dans les pays baltes, en Europe de l'Est, en Sibérie, au Népal, en Thaïlande et en Inde. C'est un rituel qui permet d'éliminer l'ancien, d'apporter du nouveau, d'ouvrir la voie à un avenir radieux, de mettre l'accent sur la lumière et d'abandonner ce qui nous lie.
La performance souligne cet aspect transculturel du balancement : la diversité traditionnelle et les valeurs universelles deviennent un tout : il s'agit de l'idée d'une unité dans la diversité, de la force individuelle pour une communauté et du potentiel de connexion et d'interconnexion par la communication.
Le balancement est vécu comme une valeur collective qui permet de relier de nombreux niveaux entre eux. La performance devient ainsi un langage universel, un moyen de communication global et l'art une forme de langage capable de relier ce qui est séparé et de créer une prise de conscience. La performance ouvre la perception par l'expérience et donc l'espace de la conscience, de la créativité et de l'inspiration. Ce sont les forces qui ont fait de l'homme un être extraordinaire et qui ont déterminé le développement humain depuis toujours. La performance est devenue un rituel universel. Car être ou ne pas être est une question de conscience personnelle. Telle une voyageuse entre les hommes, les mondes et les époques, Annabelle relie les différents niveaux dans la performance à des valeurs humaines et collectives supérieures et les amène au présent par le biais du vécu personnel et des expériences collectives.
L'académie des arts de Bad Reichenhall, fondée en 1996 en tant qu'institution communale, est l'une des plus grandes de son genre en Europe. Chaque année, environ 1500 passionnés d'art d'Allemagne, d'Autriche, de Suisse et d'autres pays suivent les plus de 140 cours dispensés par plus de 100 artistes dans les ateliers spacieux et bien équipés.
Dans une atmosphère empreinte d'ouverture et de curiosité, l'art sous ses multiples formes est au centre des préoccupations. Le programme s'étend de la peinture, du dessin et du graphisme à la sculpture, au mixed media et à la photographie artistique - sans oublier des spécialités comme l'art du livre, le land art et la performance.
Mesurer les Alpes par l'esthétique et le dialogue, inventer de nouveaux récits pour leur développement et les rendre ainsi viables en tant qu'espace de vie, au-delà de la zone des clichés et des catalyseurs de nostalgie : tel est l'objectif de la creative alps academy.
En tant que coopération entre l'académie des arts de Bad Reichenhall et creativeALPS, elle sera organisée pour la première fois en 2019.
Dans le dialogue montano-urbain et à l'interface entre l'art, les économies créatives, l'artisanat et le développement régional, un espace de résonance est créé pour repenser les questions alpines. Le projet s'adresse à des "young alpine people" issus de différents horizons professionnels et biographiques : Philosophes, artistes, architectes, scénographes, designers. La creativealps academy se déroule en tant que projet think & do en coopération transfrontalière avec ARGE Kultur, le festival de littérature de Salzbourg et le festival du film de montagne de Salzbourg.
Les manifestations de la creative alps academy ont lieu en coopération avec le programme creativeALPS au sein de l'ARGE Kultur Salzburg . On y explore, par le biais du cinéma, de la littérature et de la musique et dans le cadre d'expertises esthétiques, pratiques et théoriques sur la culture, quels potentiels ouvrent la culture alpine traditionnelle et contemporaine pour de nouveaux concepts d'une "bonne vie" en montagne.
Plus d'informations sur le blog de l'académie des arts de Bad Reichenhall.
